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French Review

Senken Kigyouden / Xian Jian Qi Xia Zhuan Review for Sega Saturn


Test écrit par Murazame


PC comme "Préhistoire de Chine".

Bien que remportant haut la main la palme du rpg le plus énigmatique de la Saturn (son adaptation console est passée quasi inapercue), Senken Kigyouden (SKD), que l'on pourrait traduire par "l' étrange légende du maître d'arme ascète", est une création taïwanaise de 1995 qui s'est pourtant bien vendue dans sa version DOS, là-bas à Taïwan.
Plus mystérieuse sans doute, est la raison de son voyage de la Terre du Milieu (ok, Taïwan n'est pas la Chine mais bon hein, zut) vers notre très précieuse Saturn. L'appât du gain, eu regard de la popularité du style au Yamato? Ou plus simplement l'envie de faire découvrir une autre culture à des Japonais déja fort bien blazés mais toujours aussi friands peut-être?

Bah, laissons de côté les interrogations métaphysiques, et intéressons-nous de plus près au design pour le moins inhabituel des personnages qui ornent la couverture. Celui-ci est l'oeuvre d'un couple d'artistes taïwanais (travailler ensemble leur a finalement donne envie de se marier) : Chen Shu Fen (la fille) et Pinfan (le gars). A défaut de vous servir sur un plateau une traduction de leur biographie, voici un lien avec leur photo :

http://www2.airnet.ne.jp/maru2/gal/chen/index.htm

Je trouve personnellement leurs illustrations superbes, et puis ça change un peu du style nippon et ses sempiternels jeunes poseurs affublés de costumes extravagants au passé torturé, et d'adolescentes présentant les fesses à l'air 99% du temps, sceptre prétendument divin à la main et... olala, je m'emporte! Mais admirez donc plutôt quelques-uns de leurs ouvrages ici (ils sont paraît-il très en vogue, même au Japon) :

http://books.shopro.co.jp/white/index.html

A l'intérieur du livret, seuls le héros Shôyô, orphelin et provisoirement serveur dans l'auberge de sa tante par qui il a été élevé, et 3 jolies nymphes orientales qu'il va être amené à culbuter successivement (...), sont gratifiés d'une succinte présentation:

 - Chô Rin Aru : elle vit recluse dans un temple sur l'ile Senrei, où sa grand-mère l'a fait exiler pour la protéger, semble-t-il, de quelque chose. Après sa rencontre avec Shôyô, elle décide de partir en quête de la vérite au sujet de sa naissance et de sa véritable mère.

 - Rin Yueru : jeune fille capricieuse, maniant le sabre à merveille mais ne pouvant succéder au trône de son père, elle est à la recherche d'un conjoint digne de ce nom.

 - Nu-Chan : fille du chef de la tribu des Hakubyô, on ne sait pas grand chose sur elle, si ce n'est que son ravissant visage juvénile fait contraste avec la magie à base de poisons dont elle sait se servir.

Evidemment, beaucoup d'autres personnages, qu'ils soient humains ou à moitié seulement, feront leur apparition pour égayer le paysage, mais le véritable coeur de l'histoire, c'est le carré amoureux formé par les quatre protagonistes sus-cités.

http://www.alles.or.jp/~mkki1141/htm/bukyo/game/senken.html


Du riz, de l'eau de vie et des minettes.

On est donc en présence d'un scénario dans le style de Grandia, tout du moins dans sa manière d'être abordé : c'est à dire avec un bon petit gars avide d'aventure qui va grandir au fur et à mesure de ses nombreuses rencontres, sabre à la main, qu'elles soient fortuites ou le fruit du destin et surtout (comment ça "surtout"?), amoureuses ou bien sexuelles dans le cas de Shôyô, ceci étant la principale différence d'avec Grandia, même si j'exagère un peu beaucoup. Je vais vous épargner le traditionnel "tout commença le jour où..." afin de ne pas paraître redondant mais tout de même, je me dois de vous apprendre que néanmoins, tout commença effectivement le jour où le très culotté Shôyô fit la promesse à la non moins très déculottée (pour la circonstance mémorable) Chô Rin Aru, de revenir la prendre en mariage... aussitôt après avoir copulé comme un homme des bois (de bambous). Enfin, inoubliable oui, sauf pour notre pauvre ami victime d'un trou de mémoire le lendemain matin, deuxième effet "kiss cool" d'un breuvage un peu spécial ingurgité la veille.

Bon je vous accorde que raconté ainsi, le sens de cette mascarade doit vous sembler et sybillin et ambigu alors que l'intrigue est un peu plus complexe que cela, mais comme le dit si bien l'adage mandarin : comprenne qui jouera.


La manette plus douloureuse que le cimeterre.

Après une cinématique aussi explicite que mon synopsis, la première chose que l'on remarque, paddle en main, c'est l'exécrable maniement du perso qui répond avec 3 bonnes secondes de retard à nos sollicitations, rendant fastidieux même la plus simple des actions comme ouvrir un coffre-fort par exemple. En se balladant dans les quelques menus disponibles, le constat n'est pas plus élogieux : la navigation y étant en effet lente, austère, déficiente en informations et dénuée d'options pratiques telle que la possibilité de ranger ses objets par genre (notre "sacoche" devient un vrai bazar). Difficile dans de pareilles conditions d'entamer une partie avec enthousiasme, a fortiori celles et ceux qui sont facilement rebutés par la barrière linguistique (refrain connu) et qui risquent d'être découragés sur le champ (de riz).


Pot-pourri "made in china".

Heureusement pour vous, et surtout pour SKD, il est temps pour moi non pas de vous conter la vraie histoire, dans ses détails, de la légende du vieil ermite mangeur de chiens, mais plutôt de vous exposer ses qualités, ses vertus, son charme (du scénar ! pas du vieillard !) et puis tout le reste aussi.

D'abord le graphisme, à propos duquel il n'y a pas grandchose d'exceptionnel à souligner hormis son caractère singulier puisque, ne l'oublions pas, il nous vient tout droit du PC (contrée aussi lointaine que la Chine pour nous, joueurs "consoleux" que nous sommes). Cela étant dit, on peut se féliciter d'avoir des décors détaillés (jetez un oeil aux intérieurs des maisons) et des sprites variés en dépit d'animations minimalistes. Les donjons sont par contre loin d'être du même acabit : ils sont tous, ou presque, dépouillés et ternes, ce qui attribue à SKD un nouveau point commun mais avec l'autre Grandia cette fois, celui de la vénérable Dame Blanche.
En revanche, ils sont vastes, progressivement de plus en plus vastes bien que je ne les ai pas trouvé spécialement inextricables. Le challenge vient plutôt des Mongoles, autrement dit les monstres : visibles sur la carte (Grandia tout le monde?), on en croise des petits, des moyens et des gros pour rester précis, et manque de bol, ces derniers sont aussi vigoureux et puissants que leur taille le laisse imaginer, malgré le cri d'eunuque que certains poussent en agonisant. Ils ne le sont pas tous certes, mais il convient de rester prudent sans quoi vous êtes bon pour un "game over" à l'ancienne, synonyme de renvoi à l'écran "press start button", car la montée en puissance des personnages est lente et pas très significative.

Rassurez-vous, il est possible de sauvegarder à tout moment et à n'importe quel endroit, et contrairement à la lourdeur générale de l'interface, l'opération ne vous mangera que 3 secondes.

Soit autant de temps qu'il va me falloir pour vous rabâcher la même rengaine au sujet des combats qui, s'ils ne constituent aucunement une tare vu qu'ils ont le mérite de se dérouler rapidement, n'apportent rien de spécialement original ou de passionnant : tour par tour, magie, attaque, invocations et tout le tralala (le tralala c'est quoi? c'est en vrac: défense, sauve-qui-peut, items, etc.). Voili voilou, vous savez tout.

Notons cependant que le jeu semble s'enorgueillir d'un système d'empoisonnement plus subtil que la moyenne, exposé pour l'occasion dans son intégralité dans la notice. Il y en a une grande variété, indiquée par la couleur de la trombine des persos, mais comme leur effet s'estompe à la fin d'une bataille, il n'y a pas vraiment lieu de s'en préoccuper plus que la moyenne en question. D'autant plus que nos HP&MP se régénèrent partiellement entre deux échauffourées.
Plus saugrenu je trouve, c'est le changement de level au cours duquel seuls les HP&MP augmentent, les statistiques secondaires se fortifiant individuellement a petites doses régulières entre deux levels justement.
Soulignons enfin une dernière chose importante d'un point de vue stratégique, à savoir que vos sorts de soin passent obligatoirement avant toute autre action (ennemie incluse).


Un vieux proverbe musical chinois dit : "la vraie muraille, elle est japonaise."

Musicomane mais incapable de disserter avec des mots justes et précis sur la musique, je tiens tout de même à terminer cette modeste review là-dessus, car celles de SKD valent le détour. Dès l'écran titre, on est de suite bercé par une merveilleuse mélodie qui fleure bon l'Asie ancestrale, et si toutes ne proposent pas des sonorités typiquement orientales, elles sont en tout cas remarquables. Qu'elles soient de caractère mélancolique, dramatique, épique ou entraînante comme celles des batailles, il est difficile de ne pas être envoûté, si on sait faire abstraction de leur côté inévitablement répétitif ; ceci étant un aspect inhérent aux rpgs dans lesquels on explore de grandes étendues, on n'en tiendra pas trop rigueur.

L'ambiance est donc extrêmement réussie, mais pour s'en imprégner il conviendra de fournir un réel effort, car Senken Kigyouden n'est clairement pas à la portée de tout le monde. Pour être franc, j'imagine mal qui que ce soit avoir de nos jours encore assez de zèle pour s'y intéresser jusqu'à son terme, mais si jamais vous vous sentiez l'âme d'un samurai chinois, vous passerez un agréable, divertissant et long séjour dans les rizières millénaires.


Epitaphe et post-criptum.

*Ici gissent les liens indispensables et toujours disponibles dédiés à SKD :

 - walkthrough de la version Saturn avec tous les dialogues

http://www.pluto.dti.ne.jp/~megumi/senkyou_top.html

 - LE site pour mieux connaître Senken Kigyouden (version PC / vous remarquerez au passage la légère différence graphique avec la version SEGA de la bouille des personnages) :

http://www.geocities.co.jp/Playtown/5165/pal/index.html

*Aussi, cela n'importera sûrement personne, sauf peut-être nos nombreux lecteurs chinois qui parlent français, mais je tiens à signaler au cas où que, ayant oublié les noms des personnages (je ne me souviens plus mais je crois bien que leur lecture exacte était donnée en début de jeu), ceux que j'ai mis dans mon texte sont les mêmes que ceux qui sont inscrits dans le site ci-dessus. Cependant, ils se sont avérés différents de ceux que m'ont donnés 2, 3 connaissances chinoises à qui j'avais demandé de me les lire. Toutefois, ces incapables n'ayant pas été fichus de les déchiffrer entièrement, je n'ai pas hésité longtemps malgré la présence de points d'interrogation à côté des noms sur ce même site (comme quoi hein).






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