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French Review

Eiyuu Shigan ~Gal Act Heroism~ Review for Sega Saturn


Test écrit par Murazame


Sorti en 1994 sur PC-9801 puis adapté sur Saturn 4 années plus tard, Eiyû Shigan ~Gal Act Heroism~ n'est en effet qu'un simple portage, une fois n'est pas coutume et au risque de lasser le lecteur, d'un rpg tournant à l'origine sur ce désormais fameux PC japonais. Partiellement retapé pour l'occasion, c'est aussi la dernière offrande de la part de Microcabin après les deux Riglord Saga pour le compte de SEGA, et Sword & Sorcery qu'ils avaient développé dans un premier temps pour la 3DO de Panasonic.
Une gamme de jeux très sympathiques mais desservis par une réalisation moyenne. La touche Microcabin?


Far east of western

Originaire du Jipang, Ayame était prédestinée à devenir un samouraï accompli, mais un séjour trop paisible en occident lui fit perdre la volonté et l'ascétisme requis. En vue d'expier sa faute, elle prit la ferme décision d'entamer une carrière de grande aventurière, une voie quelque part pas si éloignée, estima-t-elle alors, de celle du légendaire bretteur.
Hybride mi-elfe mi-humaine, Luria habitait la forêt de Sherwood mais en fut bannie pour cette impureté selon ses dires ; à cause de son sale caractère d'après les siens... Aujourd'hui aux côtés d'Ayame, sa motivation est cependant davantage portée sur les objets brillants, et de préférence très précieux.
Formant un trio avec Mei, la cadette du groupe passionnée de technologie (ancienne ou non), native de Kukurika, une région que l'on dit être le berceau de la civilisation, elles s'en vont donc passer l'examen final clôturant 3 années passées ensemble dans les classes d'une école peu ordinaire, destinée aux Indiana Jones en herbe (version fille) ; lequel consiste à partir à l'aventure... pour de vrai.

Véritable patchwork d'anachronismes, le pitch du jeu de Microcabin est assurément original, mais autant prévenir qu'il ne s'embarrasse pas d'un background épais ni même cohérent, dont les détails referaient surface au détour de quelques hasards tragiques, ou évènements (mal)heureux. Résolument tourné sur ce présent déterminant pour leur avenir, c'est juste le récit dans une humeur légère, rigolote et incontestablement décalée, d'une fille en bleue (Ayame), la guerrière du groupe et leader naturel, d'une autre en rouge (Luria), la magicienne soupe au lait, et d'une otaku un peu lunatique en jaune (Mei), la mécano, toutes trois aspirant à devenir à leur tour une de ces héroïnes du peuple ; ces grandes aventurières dévouées corps et âme à servir autrui (dans le merveilleux monde d'Eiyû Shigan ~Gal Act Heroism~ tout du moins).
Elles sont accompagnées de Priscilla, la fée verdoyante dépourvue d'ailes, qui tient ici un rôle d'observateur au service de l'école.


De bien grosses quêtes pour ces drôles de dames

Lâchées devant les portes du bahut situé dans la capitale de l'île (simplement nommée Home Town), à nos trois (futures) héroïnes et demie de se bouger le popotin, afin d' aiguiser les talents et se faire un peu de beurre au passage, parce qu'il faut bien s'équiper et se ravitailler comme dans tout bon jeu de rôle.

D'un naturel soucieux des apparences, les filles pourront néanmoins se satisfaire de divers passe-temps avant de plonger dans le grand bain de l'aventure, ou marquer une pause de temps à autre : harmoniser les 3 sizes chez l'esthéticien, se prélasser dans les sources thermales ou s'offrir une tenue à un prix indécent, inapte à les protéger dans les larges plaines de l'île mais tellement plus sexy (ou amusante). Pour se faire la main, elles pourront se rendre utiles auprès des habitants dans le besoin, comme faire l'inventaire de stock ou livrer un bentô préparé avec amour, en échange de quelques piécettes. Une tentative manifeste d'insuffler un peu de vie dans l'univers du jeu, mais ces petites missions subsidiaires sont trop peu nombreuses et, à l'exception de celle de la grosse Charles qui recherche son mari ivre mort, parti importuner quelques jolies jeunes femmes, pas vraiment intéressantes. Il est fort probable que la requête de madame soit d'ailleurs le baptême pour la grande majorité des joueurs.
Le travail officiel est quant à lui disponible à l'agence assignée de chaque ville, laquelle offre des missions de difficulté variable, que l'on pourrait séparer grosso modo en deux catégories.

Il y a d'abord celles qui s'apparentent à des petits boulots du style serveuse dans un café, baby sitting ou encore mannequin de mode. Elles se déroulent généralement sur une dizaine de jours et le joueur n'a strictement rien à faire, sinon de lire le compte rendu qui fait état de la réussite de chacune des filles au jour le jour, la récompense (des petites sommes d'argent) étant en effet attribuée individuellement, selon le résultat quotidien. Recommençables indéfiniment, elles sont surtout l'occasion de profiter de quelques illustrations présentant les (futures) héroïnes dans des tenues ou des positions plus... féminines.
Source de rencontres hautes en couleurs (un sumo amnésique, un usurpateur d'identité, un lâche contrebandier, une romance zoophile entre un jeune homme et une sirène, etc.), d'étripage de créatures récalcitrantes et d'expéditions qui vous emmèneront aussi bien patauger au fin fond des égouts de la ville, qu'ausculter l'intérieur du corps d'une baleine ; cette seconde catégorie de quêtes composera évidemment l'essentiel du temps alloué, et si elles n'entretiennent les unes avec les autres aucun lien, certaines se déclineront en plusieurs épisodes.


Adventures of lolos

Optant pour une narration peu orthodoxe car laissée au bon vouloir du joueur, qui peut fort bien, par exemple, terminer une partie sans accomplir une seule mission, le jeu de Microcabin reste en revanche un tour par tour tout ce qu'il y a de plus conservateur, à peine recouvert d'une fine sauce maison. Peu palpitants car bien trop rudimentaires et statiques (effets visuels médiocres et sprites de bonne facture, mais inanimés), les combats ont heureusement le bon goût ni d'être aléatoires ni de s'éterniser.

Disposant à chaque round de 10 points de technique absolument invariable, fonctionnant un peu comme des points d'action mais à usage offensif uniquement, nos 3 trois (futures) héroïnes auront la panoplie de techniques justement, que vous aurez eu la diligence de bien vouloir leur aménager. Elles sont de 3 sortes : de type guerrier pour Ayame, magicien pour Luria et mécanicien (des coups de marteau principalement) pour Mei. Vendues en magasin, rien n'empêche cela dit Ayame de se doter des skills de mécano, Mei de magie et ainsi de suite, mais au prix d'un effort (level) et d'une somme d'argent plus conséquents. Quant aux points d'expérience, ils s'obtiennent en trucidant du monstre mais également à la fin d'une mission menée avec succès jusqu'à son terme, et sont à répartir manuellement dans les aptitudes de son choix.
Trio immuable, leur compagne de route Priscilla prend part néanmoins aux combats mais de manière autonome, n'hésitant pas à piocher dans la besace des items pour restaurer la jauge de vie des copines. Un rôle d'aide soignante qu'on lui accordera volontiers, puisqu'il n'existe pas de sorts régénérants, malgré que Luria ait soit disant des connaissances ès médecine. Mais le plus intéressant réside dans la possibilité de se confectionner un mecha grâce aux pièces détachées (têtes, troncs et jambes) récupérées ou achetées dans le commerce. Un renfort appréciable une fois invoqué (par Mei uniquement) en pleine bataille, il est cependant, comme Priscilla, dirigé par le CPU.

Original et frustrant à la fois, la limite de temps induit la nécessité de se dénicher un bon moyen de transport (bicyclette, cheval, buggy, etc ; ils sont tous l'objet exclusif d'une récompense glanée au détour d'une mission), afin d'économiser un maximum de temps lors des déplacements interurbains, la map n'étant pas libre d'accès.


Une promenade de santé maquillée

Toujours plus loin dans cette optique de fournir au joueur tout plein de features, notons enfin qu'on peut emprunter à la banque, faire des paris, tenter de négocier la rénumération des jobs (à ses dépens en cas d'échec) ou vendre des promide (les selfies d'autrefois...). L'île n'est pas très grande car hormis Home Town, on n'y trouve que 2 autres cités de taille modeste, ainsi qu'un petit village de montagne aux allures de camp indien, tous trois beaucoup moins pourvus en services que la capitale. Bien sûr, le jeu se veut court et invite le joueur curieux à y revenir plus d'une fois, mais il se révèle malgré tout un peu trop superficiel, avec des petites activités annexes qui s'apparentent finalement plus à des gimmicks futiles qu'à des options vraiment utiles.

On ne peut monter ou manoeuvrer son mecha ni même les véhicules, lesquels auraient pu servir de prétexte par exemple, à de l'exploration d'une île truffée de donjons facultatifs à découvrir, ou de trésors en attente d'exhumation. Mis en concurrence avec 5 autres groupes (l'école en effet ne délivrant pas de diplôme mais une place sur le podium), ceux-ci nous toisent à l'occasion, mais en l'espace de trois runs, il semble bien qu'elles n'entrent concrètement dans la course que dans la quête de la grosse Charles qui, impatiente de retrouver son mari, fera systématiquement appel à l'aide à un second trio (choisi au hasard parmi les 5) ; la mission se terminant alors en pujilat pour savoir qui touchera la récompense. La fille corsaire aux proportions de rêve ou les deux jumelles chanteuses de pop, copies conformes et poilantes des fameux Dupond et Dupont, nous font dire que c'eut été d'ailleurs une excellente idée que d'avoir le choix du groupe, ou mieux encore, celui des filles ! Objectivement néanmoins, là où le bât blesse vraiment, c'est dans cette difficulté mal dosée qui descend très rapidement au niveau de la température d'un lac gelé. Or ce n'est pas tant nos 3 (futures) héroïnes qui finissent par devenir surpuissantes, qu'un challenge qui se fait mortellement stagnant ; une impression que semble vouloir confirmer le bestiare, similaire d'un lieu à un autre (swap color power).


Dans tous les cas, que l'on préfère louer son insolante replay value découlant de cette liberté de composer à sa guise l'aventure, ou qu'on soit plutôt d'humeur à lui reprocher une certaine inconsistance, pour ne pas dire une inconsistance certaine, on ne pourra lui nier la performance d'avoir su mettre en avant un trio de héros exclusivement féminin, sans avoir succombé à la tentation de faire étalage de chair à chaque écran (les bains étant la seule touche gentillement érotique de tout le jeu). Au mieux donc un petit jeu sympa et coloré pour les uns, au contraire très audacieux pour les autres, et un O.V.N.I. sûrement pour tout le monde, bien qu'il ne soit pas resté seul dans ce créneau, l'excellent Linda³ Kanzenban étant passé par là.


ALMOST GOOD : 6/10 -> 65%


TECHNICAL :
Satakore Review Rating - 4 / 10
GAMEPLAY :
Satakore Review Rating - 7 / 10
GRAPHICS :
Satakore Review Rating - 7 / 10
SOUND :
Satakore Review Rating - 7 / 10
STORY :
Satakore Review Rating - 7 / 10






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