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French Review

Marica ~Shinjitsu no Sekai~ Review for Sega Saturn


Test écrit par Murazame


Tout le monde ou presque le sait, la Saturn s'était bâtie une sacrée renommée de par ses nombreux RPGs, empruntant une voie sensiblement différente de celle de sa grande soeur la Megadrive, pas très gâtée dans ce domaine. Ce qui ne signifie pas pour autant que tous étaient connus. Loin s'en faut même. Parmi les titres restés dans l'ombre, je vous propose une exclusivité Saturn qui remonte à 10 années de cela maintenant: Marica ~Shinjitsu no Sekai~ ou Marica ~le monde de la vérité~ en bon vieux français.


L'histoire commence le jour où la mère de Marica lui demanda d'aller chercher de la viande pour le repas. Sur le chemin du retour, un chien surgit de nulle part, lui déroba brusquement le sachet contenant la provision fraîchement achetée et s'enfuit avec. Sans hésiter une seule seconde, Marica se mit à sa poursuite et atterrit dans le sous-sol d'une usine désaffectée où elle retrouva le chien en compagnie d'un homme affalé par terre, agonisant et totalement recouvert de bandages. Plus glauque encore était le véritable aspect des restes du chien, bien moins frais que la viande du boucher, couvert de blessures et laissant même apparaître sa cervelle par un trou béant au sommet du crâne. Après avoir ordonné à son zombi canin de remettre le sachet à la fille, il engagea la conversation et remit à Marica un étrange objet accompagné d'une disquette. C'est alors que deux hommes armés intervinrent, arborant eux aussi une tenue de momie sous leur imperméable. Sauf que ces deux lascars là n'étaient visiblement pas venus parler cuisine, quoique... Non sans mal, la jeune lycéenne parvint tout de même à s'enfuir, emportant avec elle les deux objets en question, et se réfugia aussitôt bien au chaud dans sa chambre. Pourtant, les ennuis ne firent que commencer. Marica venait en effet de se frotter à un ennemi redoutable: une société secrète caressant comme funeste dessein l'anéantissement des Japonais (traités maintes fois, je cite, de "sales porcs jaunes" par leur boss qui les méprise profondément, et pourtant...). Curieux hasard qui se révèlera ne pas en être un: elle se découvre des pouvoirs parapsychiques qui lui permettent d'agir sur les objets environnants, ainsi qu'un extraordinaire don de guérison.


Sortant des sentiers maintes fois battus par les RPGs proposant un traditionnel univers fantastico-médiéval, nous voici ici plongés en plein coeur du Tokyo moderne, parfumé de paranormal, un peu comme le très sympathique Blue Seed mais en plus réaliste. En effet, bien que cette organisation de l'ombre soit composée de terroristes, on trouve dans leurs rangs quelques spécimens tout droit sortis de l'inoubliable série X-Files.


Au commencement, on dirige uniquement Kanzaki Marica, jeune fille ordinaire sans histoire. On continue ensuite avec la très sexy mais un peu garçon manqué Kanemoto Akira, chef d'une bande de voyous et originaire d'Osaka, capable de se téléporter. Et enfin, Todo Kaname, petite bourgeoise orpheline de sa mère, vivant chez son paternel avec qui elle n'entretient pas des relations très chaleureuses. Elle peut quant à elle lire dans les pensées des autres. Trois destins aux pouvoirs psi différents, qui ne tarderont pas à se rejoindre pour affronter ensemble ce fléau.


Autant vous prévenir de suite, il sera difficile à celles et ceux qui ne maîtrisent pas la langue des samouraïs à un niveau convenable de profiter du très bon scénario, puisque tous les dialogues sont parlés, sans aucun sous-titre! Tendez donc bien l'oreille et faites attention aux yeux, car le jeu propose quelques séquences violentes qui lui ont valut d'être interdit aux mineurs. Evidemment, il ne faut pas s'attendre à un déluge de massacres obscènes ou de viols sanglants, d'autant plus que c'est la plupart du temps suggéré. On a par exemple des scènes de cannibalisme qui sont évoquées dans les dialogues mais pas montrées; bien pire encore est le triste sort réservé à la camarade de classe de Marica, mais là aussi vous vous contenterez du résultat, plutôt sexy c'est déjà ça (comprenne qui jouera).
C'est d'autant plus regrettable car on ne tourne pas en rond dans Marica, grâce à l'option "pensée" dans l'écran du menu. Celle-ci indique l'endroit où se rendre ou l'action à effectuer quand on a perdu le fil de l'histoire. Ainsi, le déroulement semble rapide, ne laissant pas la place à d'inutiles vagabondages et autres somnolences, choses récurrentes dans les RPGs (seul bémol: se souvenir que tel lieu se situe dans tel quartier de Tokyo, et moi j'ai toujours eu un peu de mal avec les noms propres).


Seulement voilà, les confrontations, qui se déroulent au tour par tour, sont plutôt lentes. A base de superbes dessins en plein écran (chichement agrémentés de timides animations pour les effets lumineux), elles ont une fâcheuse tendance à geler quelques secondes avant de passer à l'action suivante, ce qui, à force, horripilera sans doute les plus pressés. En contrepartie, saluons leur faible nombre et leur caractère non aléatoire aussi, car à la manière d'un Grandia, il est possible de les esquiver si on répugne à faire du level-up.
Au niveau des possibilités, aucune originalité n'est à signaler: attaques normales, défense, pouvoirs psi en guise de magies et/ou de spéciales, combinaisons, utilisation d'objets et fuite pour les couards (ou les masochistes en fait, vu le faible taux de réussite dans la grande majorité des RPGs... (qui a dit Magic School Lunar ?). Citons juste la présence d'une donnée pour le moins farfelue dans la fiche de statut des demoiselles: le sex-appeal. Plus son taux sera élevé, moins les chances d'être la cible des offensives ennemies sera grande... au détriment de ses copines, cela va de soi. Le choix de l'équipement se fera donc en fonction ou de votre préférence ou de vos priorités.


Je ne m'attarde pas sur l'aspect technique du soft, Marica ~Shinjitsu no Sekai~ s'apprécie surtout et presque exclusivement pour son scénario en béton (seul point commun avec le graphisme) et son atmosphère étrange, soutenue en cela par une bande son très réussie. Résolument glauque, certains thèmes, et je pense notamment à celui qui accompagne les passages narratifs, rappellent même l'ambiance de Bio Hazard premier du nom. Sinon, sachez que vous devez impérativement traverser les passages pour piétons quand le feu est au vert, et que des sex-shops sont disséminés (ou devrais-je dire "dissimulés"...) un peu partout, au cas ou vous chercheriez de bonnes fringues. N'y voyez pas une blague indigeste de ma part, c'est le côté réaliste du jeu qui, avouons-le, ne plaira pas à grand monde (pour ne pas dire à personne).
Un titre sympathique pour les japonisants, mordus du genre, un livre dont vous êtes le héros en hiéroglyphes pour les autres.


Un dernier mot à l'intention des âmes sensibles tout d'abord, pour signaler, sans spoiler, que le dénouement est semi-tragique; et à tous ensuite, pour préciser que la fin laissait présager une suite qui n'aura malheureusement jamais vu le jour. Dommage...
Enfin, et bien que tout soit entièrement en japonais, je donne le lien vers un site qui propose un guide très complet sur Marica ~Shinjitsu no Sekai~, pour les curieux: http://www.saturn.dti.ne.jp/~dastard/azito.htm






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